Commune de Meynarguette - Économie - Glace

Juché sur une élévation que surplombent les sommets de la Sainte-Baume, le village de Meynarguette commande un territoire compartimenté où alternent des vallons profonds, des croupes ensoleillées et des replats humides. C’est en bordure de ces derniers que sont placées les glacières.

Au XVIIe siècle, époque des premières installations, plusieurs éléments jouent en faveur du choix de ces sites. Aux conditions naturelles propices s’ajoutent le fait que Meynarguette rentre dans le périmètre autorisé pour la fourniture de la glace à la ville et au district de Toulon, le fait que les habitants du quartier de Saint-Cassien pratiquent déjà ce négoce, le fait que les communications routières traversent la montagne et donc les terres de la commune, le fait enfin que Antoine Achard, fermier d’Aix et de Toulon, possède des terrains et une bastide au quartier de Fontfrège.

Entre 1658 et 1672, c’est à Fontfrège que sont construites les premières glacières destinées à l’approvisionnement de Toulon. Petit à petit, le Baou de Saint-Cassien et le Joug de l’Aigue deviennent le Baou et le Col des Glacières. Ce passage, qui permet de gagner le «chemin de Cuges» afin de descendre vers Toulon ou Marseille, reste important jusqu’au XXe siècle. Le chemin vicinal qui contourne la Sainte-Baume par le nord apparaît dans les archives après 1850 et fait l’objet de litiges pour son tracé, son statut et son entretien jusque dans les années 1930.

Les glacières elles-mêmes, au nombre variable mais occupant les mêmes quartiers, se maintiennent pendant tout l’Ancien Régime. Au XIXe siècle, les registres des propriétés mentionnent des glacières en état et d’autres ruinées, restaurées ou construites à neuf. En 1810, seules deux de ces bâtisses avec leurs bassins de gel attenants sont inscrites au cadastre (quartier Lubac, actuelle ferme de Pivaut). Dans les années 1830, on en mentionne trois à six dont quelques nouvelles. Elles sont une dizaine à partir de 1870 mais elles appartiennent désormais à la commune de Mazaugues.

Que ce soit au début ou à la fin de l’activité, aucun entrepreneur n’est dit natif ni ne réside à Meynarguette.

Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le Musée de la Glace et la Glacière de Pivaut et lire "l'artisanat de la glace en méditerranée occidentale" par 'Ada Acovitsioti-Hameau